21/03/2011
22 mars 2011

Thema ARTE sur les marchands d'eau

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THEMA ARTE sur les marchands d'eau

Water makes money ou comment les multinationales transforment l'eau en argent. La chaîne Arte profite de la Journée mondiale de l'eau, le 22 mars, pour un Thema sur les marchands d'eau.

1ère partie à 20h40 avec le documentaire Water makes money de Leslie Franke et Herdolor Lorenz. 2ème partie à 21h55 avec le documentaire L'eau en bouteille, pour qui ? de Sandy Smith.

Film à charge contre les groupes privés, spécialistes de la gestion de l'eau, Water makes money a  été réalisé principalement en France, où les associations – Attac, la Fondation France Libertés de Danielle et la Coordination Eau Île-de-France notamment –  se sont mobilisées à la fois pour financer et diffuser ce film, qui milite pour un retour à une gestion publique de l'eau.

Signé par les réalisateurs allemands, Leslie Franke et Herdolor Lorenz, déjà auteurs en 2005 de Eau service public à vendre, qui portait surtout sur des exemples britanniques et allemands, ce nouveau film, tout aussi engagé, se consacre cette fois largement aux villes françaises, avec quelques détours en Allemagne, en Belgique et même en Amérique du Nord. En guise de fil rouge, un personnage : Jean-Luc Touly, ex-cadre et syndicaliste de Veolia pendant trois décennies, licencié en 2006 pour avoir publié des ouvrages dénonçant les scandales de l'eau et tout juste réintégré dans le groupe par une décision de justice. "L'acteur" donne le coup d'envoi devant le siège parisien de Veolia Environnement, brandissant l'un de ses livres, L'eau des multinationales. Il le clôt, devant l'Assemblée nationale, en affirmant : "Le retour au service public de l'eau est possible !" Le film aurait pu se contenter de ce personnage comme esquissé par un dessinateur de BD, avec un sourire jusqu’aux oreilles et une foi de charbonnier dans son combat. (Jean-Luc était d'ailleurs le personnage choisi par H2o pour un projet de film, "Marigots, la planète malade de son eau", présenté en 2006 par Béatrice Limare et Martine Le Bec aux diverses chaînes.)

Au lieu de cela,  les réalisateurs nous baladent de Paris à Toulouse,
Grenoble et Bordeaux, en brassant les affaires, récentes et anciennes :
conflits d'intérêt, lobbying effréné, corruption, les accusations
pleuvent ; et c'est d'ailleurs surtout Veolia qui en fait les frais. Le groupe a été sollicité par les réalisateurs mais n'a pas souhaité répondre à leurs questions, a contrario de Suez Environnement qui a dépêché sur l'affaire sa directrice du développement durable.

Un détour à la station d'épuration de Bruxelles, puis un saut outre-Atlantique pour interviewer Maude Barlow, lauréate du prix Nobel alternatif... Retour en Bretagne sur les plages vertes de Côtes d'Armor – pour expliquer que même les nitrates font l'affaire des industriels. Évidemment. Enfin encore un dernier saut, en Afrique cette fois, au Kenya. Une interview rapide, pas le temps de s'attarder dans les townships de Nairobi. Retour à Paris.

Jean-Luc conclut : "Les deux-tiers des contrats français de délégation de service public arrivent à échéance dans les quatre ans." Comprenez : la guerre est ouverte. Jean-Luc jubile.

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Comment justifier que les Londoniens boivent de l'eau mise en bouteilles aux îles Fidji quand, dans le même temps 35 % de la population de ces îles n'a pas accès à l'eau potable ? À la lumière de l'exemple anglais, le documentaire L'eau en bouteille, pour qui ? dénonce la gestion irresponsable de l'eau potable sur la planète.

Beaucoup d'Européens ont renoncé à boire l'eau, pourtant de qualité, qui sort du robinet et consomment de l'eau en bouteilles. La branche prévoit pour les années à venir une croissance de plus de 30 %. Pourtant, les dégâts causés à l'environnement par le développement de ce marché sont plus qu'alarmants : chaque année, le seul transport de ces bouteilles du lieu de production au consommateur produit plusieurs centaines de milliers de tonnes de CO2. De son côté, la fabrication des bouteilles de plastique engloutit 1,5 milliard de barils de pétrole. Et enfin, une bouteille sur quatre seulement est recyclée, le reste polluant les sols et les eaux naturelles pour des siècles. Chère victoire du marketing sur le bon sens.

Thema Arte sur les marchands d'eau
mardi 22 mars à 20h40 – Arte

 

Pour les Parisiens
Le cinéma La Clef – 34 rue Daubenton, dans le 5ème arrondissement, projette pendant trois semaines Water makes money. Huit débats sont prévus avec la Coordination EAU Île-de-France. À partir de maintenant et pendant toute cette période, l'exposition L'Eau en Île-de France est visible, gratuitement, tous les jours (sauf les lundis) de 14h à 20h dans ce même cinéma.

Dates des projections-débats
Jeudi 24 mars à 20h, avec Jean-Claude Oliva, président de la Coordination EAU Île-de-France.
Vendredi 25 mars à 20h , avec Madjid Messaoudène, élu de Saint- Denis et délégué titulaire au Syndicat des Eaux d'Île-de-France, et Joël Josso, secrétaire de la Coordination EAU Île-de-France.
Dimanche 27 mars à 16h avec Maurice Martin, président de l'Association pour le retour de l'eau en régie publique dans la Communauté d'agglomération de Mantes en Yvelines – AREP-CAMY.
Lundi 4 avril, à 20h, avec Joël Josso, secrétaire de la Coordination EAU Île-de-France
Jeudi 7 avril, à 20h, avec Maurice Martin, président de l'AREP-CAMY.
Dimanche 10 avril, à 16h, avec Christian Métairie, vice-président de l'Agglomération Val-de-Bièvre, délégué à la protection et mise en valeur de l'environnement, et animateur du groupe d'élus pour un retour de l'eau en gestion public au SEDIF.
Lundi 11 avril à 20h, avec Christian Métairie et Emmanuel Poilane, directeur de la Fondation France Libertés Danielle Mitterrand.
Mardi 12 avril à 20h, avec Jean-Luc Touly, responsable eau à la Fondation France Libertés Danielle Mitterrand et conseiller régional Europe Écologie Les Verts Île-de-France.